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PAC Paris et Berlin pour un "découplage partiel" des aides après 2006

BERLIN, 10 juin (AFP) - Paris et Berlin sont d'accord pour négocier sur un "découplage partiel à partir de 2006" des aides directes européennes aux agriculteurs, a annoncé mardi à Berlin le chancelier allemand Gerhard Schroeder, à l'issue d'un entretien avec le président français Jacques Chirac.

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"Nous avons chargé nos ministres de l'Agriculture de trouver des formulations (...) qui puissent rendre possible un succès du Conseil des ministres de l'Agriculture" de l'UE à partir de mercredi à Luxembourg, a déclaré M. Schroeder devant la presse.

"Nous sommes d'accord que des modifications, par exemple sur la question de la modulation (ndlr: impartition d'une partie des aides au développement rural) ou aussi du découplage partiel à partir de 2006 sont possibles", a-t-il ajouté.

Dans le cadre de la réforme envisagée de la Politique agricole commune (PAC), la Commission européenne souhaite un découplage total des aides directes aux agriculteurs par rapport au niveau de production, et ceci dès 2004.

Sur la question agricole, "nous sommes tout à fait d'accord", a enchaîné le président Chirac, sans détailler la nature de cet accord.

Les ministres allemand et français de l'Agriculture, Renate Kuenast et Hervé Gaymard, devaient se rencontrer mardi soir à Berlin à la veille des négociations marathon des Quinze à Luxembourg. L'entretien ne sera suivi d'aucune conférence de presse.

Paris et Berlin sont également d'accord pour dire que "les plafonds décidés pour l'engagement financier (des partenaires européens) dans la politique agricole devront rester valables", a ajouté M. Schroeder.

Le chancelier se référait au compromis franco-allemand obtenu à Bruxelles en octobre 2002, qui avait permis de débloquer les discussions des Quinze sur le financement de la PAC dans l'UE élargie. Celui-ci plafonne notamment l'enveloppe des aides directes aux agriculteurs à compter de 2006, un point très important pour l'Allemagne, premier contributeur net au budget européen.

M. Schroeder a souligné que Paris et Berlin s'engageaient à "prendre en compte leurs intérêts économiques respectifs de manière particulière, notamment les intérêts agricoles de la France, mais aussi les intérêts industriels de l'Allemagne".

Dans la réforme de la PAC, il s'agit d'une part de "prendre en compte les intérêts agricoles des pays membres", de l'autre de "procéder aux réformes nécessaires pour ne pas mettre en danger le succès des négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC)" de Cancun (Mexique) en septembre, a continué le chancelier.

Interrogé mardi à Bruxelles sur les conséquences d'un éventuel compromis franco-allemand sur la réforme de la PAC, un porte-parole du commissaire européen à l'Agriculture Franz Fischler a prévenu qu'il n'était "pas sûr que, du simple fait que deux Etats membres se mettent d'accord sur une question politique en particulier, tous les 13 autres pays (...) vont automatiquement suivre cette position".

La France et l'Espagne sont les pays les plus réticents à l'égard du projet actuel de la Commission. Mais une dizaine d'Etats membres au total ont exprimé des réserves ou une franche opposition au découplage total et à la dégressivité des aides voulue par M. Fischler.


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